La solitude peut être terrifiante pour certaines personnes. Pour éviter de rester seules, elles acceptent toutes les compagnies au détriment de la qualité de la relation. Cette peur de la solitude est souvent la preuve qu’il existe au fond de soi la crainte de revivre les émotions les plus enfouie. Des émotions qui peuvent parfois être désagréables ou douloureuses. On préfère alors se distraire ou s’alourdir avec des choses qui viennent de l’extérieur.
Ecouter ses propres émotions
Mais si l’on n’est pas à l’écoute de ses émotions et si l’on ne tient pas compte de ses propres besoins affectifs. Si l’on ne s’accepte pas tel que l’on est avec ses faiblesses et ses points forts, il nous faudra toujours vivre caché derrière un masque. En nous efforçant de nous montrer différents de ce que nous sommes vraiment. Mais tout en recherchant l’approbation des autres. Une approbation que nous-mêmes refusons de nous octroyer. L’être humain ne vient pas au monde vide d’émotions. Les bébés ne décident pas de leurs émotions. Ils les ressentent et les expriment tout simplement. Malheureusement, il arrive que durant le processus de socialisation, l’enfant soit ignoré, blessé, ridiculisé ou que l’on ait cherché à abuser de lui.
Face à cela, son seul recours est de réprimer dans son inconscient la douleur qu’il ressent. Car le jeune enfant dépend encore de l’avis des autres pour se sentir digne d’amour et de respect. Mais en devenant adulte, il devient impératif pour lui de se responsabiliser de son état émotionnel. De soigner ses blessures en répondant aux attentes du petit enfant qui vit toujours en lui. Dans le cas contraire, il sera contraint de vivre en ressentant un vide intérieur qu’il essaiera en vain de combler par des relations superficielles ou fausses.
Assurance et confiance réciproques
Cet amour envers soi-même donne à chacun dans le couple l’assurance et la confiance qu’il attend de l’autre. Mais au lieu d’espérer obtenir l’amour de l’autre, et de l’exiger même parfois, chacun partage l’amour qu’il a pour lui-même avec son compagnon. Paradoxalement, il donne à l’autre ce qu’il a toujours attendu de lui. Mais qu’il n’était pas lui-même en mesure d’offrir auparavant.
Se laisser aller et ne pas s’accepter soi-même, sont deux des principales causes d’échec dans le couple. Apprendre à s’aimer soi-même permet vraiment de sauver la relation. Aimer est ce qu’il y a de plus merveilleux, mais on ne peut pas donner ce que l’on n’a pas. Tant que l’on n’a pas appris à s’aimer soi-même, on n’est pas capable d’aimer les autres !
Le partage du pouvoir
Les membres des couples heureux ont un rapport de force, d’égal à égal. Ils partagent donc le pouvoir ou, du moins, ils l’alternent. Ils font le moins de compromis possible, car dans un compromis, les deux sont perdants. Ils sont exigeants face à leur couple, mais s’organisent pour qu’il y ait toujours deux gagnants. Ils ont décidé d’être heureux plutôt que de chercher à savoir qui a raison, qui a tort. Contrairement aux couples malheureux, ils ne cherchent pas l’approbation de leur partenaire, mais savent l’apprécier lorsqu’ils l’obtiennent.
La juste distance
Les couples heureux ont appris à établir une juste distance entre leur besoin de fusion émotive et leur désir d’autonomie. Étant bien différenciés, ils sont alors capables d’une véritable intimité. Ils ont trouvé un équilibre entre des moments de frustration, lesquels entretiennent le désir, et des moments de satisfaction, lesquels ravivent leur bonheur. Ils ont compris que l’intimité n’est pas synonyme de fusion, mais qu’il fallait être deux pour être en relation. De plus, ils sont aussi heureux seuls qu’ensemble. Les couples fusionnels sont effectivement les plus dysfonctionnels.
Une véritable amitié
La base fondamentale des couples heureux à long terme, contrairement à la croyance populaire, n’est pas la passion, mais bien l’amour et l’amitié, soit un sentiment basé sur la connaissance réelle de l’autre et non sur l’intensité des sensations et des émotions. La passion a pu être à l’origine de leur attirance, mais celle-ci s’est lentement transformée en amour plus tranquille, plus stable. Un couple heureux est formé de deux personnes qui, d’amants passionnés, sont devenus deux amoureux, deux parents, deux associés, deux amis qui continuent de faire l’amour ensemble et de réaliser des projets à court, moyen et long terme. Comme des amis, ils mettent l’accent sur ce qui les rassemble, plutôt que sur ce qui les oppose. Ils considèrent l’autre comme un invité très spécial dans leur vie.
Le désamorçage
Les couples heureux vivent aussi des crises, mais au lieu de remettre leur couple en question, ils utilisent leur énergie et leur créativité pour développer l’art de la négociation. Loin de surenchérir, ils désamorcent toute escalade par des excuses, en faisant de l’humour ou en donnant raison à l’autre. Les psychologues disent souvent que c’est la façon dont les couples se font la guerre qui constitue le véritable indice pronostic de leur évolution et non comment ils vivent en temps de paix. Ils s’organisent pour ne jamais avoir besoin de dire « : « veux-tu, on efface tout et on recommence à zéro ? ».
Le réalisme
Les membres des couples heureux ont lu, eux aussi, des contes de fées, des romans d’amour et visionné des films langoureux, mais ils ne les ont pas pris pour la réalité, même s’ils ont pu y rêver. Ils se sont rapidement défaits des nombreuses illusions entourant le couple, l’amour et la communication. Ils ont su renoncer à leurs perceptions adolescentes, égocentriques ou narcissiques. Ils savent que la fameuse « âme sœur » n’existe que dans leur tête et ils ont accepté leur partenaire dans sa réalité quotidienne, avec ses qualités et ses défauts.
Un partenaire approprié
On dit que les contraires s’attirent, mais la science conjugale démontre que les partenaires qui se ressemblent, dans une proportion d’au moins 70 %, augmentent considérablement leurs probabilités d’être heureux ensemble. Loin d’avoir trouvé la fameuse « âme sœur », laquelle n’est qu’illusion, les membres des couples heureux sont suffisamment compatibles pour éviter la polarisation sur les conflits conjugaux insolubles : ils s’assurent ainsi stabilité et bonne entente. Mais ils sont aussi suffisamment différents pour s’influencer l’un l’autre, stimulant ainsi leur créativité et leur capacité d’évoluer, mais dans la même direction.
La confiance réciproque
Aucune relation, amoureuse, professionnelle ou commerciale, ne peut survivre si cette relation n’est pas empreinte de confiance réciproque, de respect mutuel et d’admiration. Les membres des couples heureux ne se surveillent pas l’un l’autre. Même lorsqu’ils ne sont pas en accord, ils respectent le point de vue de l’autre et ne mettent pas en doute leur bonne foi. Même si l’un n’approuve pas les projets personnels de l’autre, il le soutiendra, moralement et financièrement, dans la réalisation de ses projets.
L’acceptation des conflits
Contrairement à la croyance populaire, le couple n’est pas une garantie absolue de bonheur ; il serait plutôt le creuset de nombreux conflits : l’éducation des enfants, la gestion financière, les relations avec les belles-familles, le partage des tâches ménagères, le temps accordé à la vie privée, la sexualité. Les membres des couples heureux se sont rapidement rendu compte que la majorité des conflits tournant autour de ces six sources sont souvent insolubles. Ils ne s’acharnent donc pas à résoudre ces conflits et se mettent d’accord pour vivre avec des désaccords à vie. Ils préfèrent être heureux et préserver leur amour que de chercher à résoudre leurs conflits et chercher un consensus à tout prix.
L’acceptation des inégalités
Les membres des couples malheureux surveillent et calculent ce que l’un fait et l’autre ne fait pas. Ils cherchent à imposer la règle donnant – donnant. Ce que ne font évidemment pas les membres des couples heureux. Ceux-ci acceptent qu’il puisse y avoir une répartition inégale et variable des salaires, des tâches ménagères, des soins aux enfants. Les couples heureux acceptent et reconnaissent qu’il puisse y avoir des modes de fonctionnement différent selon le sexe. Ils ont renoncé à la fameuse égalité, similarité entre les hommes et les femmes et laissent chacun être et agir selon sa nature et ses convictions. Égalité, oui, mais vive la différence !
Le jardin secret
Les membres des couples heureux ne communiquent pas toutes leurs pensées, tous leurs actes, toutes leurs frustrations ou leurs emmerdements. Ils ne croient pas à la communication à tout prix et qu’il faille tout se dire dans un couple. Chacun a droit à sa vie privée, à ses pensées secrètes, à des désirs inavouables, mais à la condition que ce jardin secret ne sape pas les bases de leur relation. Tout devrait pouvoir se dire, mais aucune obligation n’est faite en ce sens. Un peu de réserve et de mystère sont nécessaires pour l’entretien du respect et de la séduction à long terme.